
Source: wikimedia commons: logo de Getty Images
Ça devait arriver et il s’agit de deux cas distincts. D’un côté une puissance corporative Getty Images qui veut défendre son territoire: la vente d’images. Comme nous l’apprend cet article de The Verge, l’entreprise a décidé de réagir afin de protéger la propriété de ses images en poursuivant au Royaume-Uni la firme Stability IA qui a produit l’intelligence artificielle Stable Diffusion. Getty Images prétend que Stability IA a copié ses images sans son consentement et l’initiative de Getty signale une première étape dans la réaction des propriétaires de droits à l’échelle du globe contre la copie illégale de leurs contenus par des logiciels d’IA.
De l’autre côté, il s’agit éventuellement d’un cas plus représentatif pour les auteurs et les éditeurs car il s’agit de trois artistes en art visuel dont les oeuvres ont été prises sans leur consentement. The Verge à nouveau explique en détail.
Dans ce cas-ci ces artistes poursuivent non seulement les propriétaires de Stable Diffusion mais aussi ceux d’un autre logiciel d’IA dédié aux arts graphiques: Midjourney. Sauf qu’ici la plateforme 2.0 Deviant Art, normalement une plateforme pour les artistes est également visée. Deviant Art a permis aux algorithmes d’IA libre accès aux oeuvres des artistes qu’elle abrite sans aviser ces artistes et sans non plus demander leur permission va sans dire.
Rappelons que la défense des propriétaires d’IA est que la copie des oeuvres se situe à l’intérieur de ce que la justice américaine appelle le « Fair Use » (ou usage raisonnable). La pratique du scraping (littéralement grattage) des images sur le web n’est pas à proprement parler de la copie. Le logiciel emmagasine une représentation mathématique des motifs dans une image. N’empêche qu’un logiciel d’IA permet de créer des images dans le style de n’importe quel artiste comme en font foi les nombreuses moutures de Mucha et des créateurs de l’époque Art Déco. Comme à l’époque des débuts de la musique en ligne (Napster, etc.), il semble que les promoteurs d’intelligence artificielle aient opté pour implanter d’abord leur technologie afin d’attirer les investisseurs avec l’espoir que leur produit soit éventuellement approuvé par les tribunaux. Même une victoire partielle permettrait éventuellement de justifier les investissements reçus.